Battu à Pau sans jamais donner le sentiment de pouvoir faire mieux, l’Amiens SC a confirmé son indéniable déclin, enchaînant un quatrième match sans gagner et marquer. De quoi commencer à redouter le pire pour une équipe qui a clairement perdu la flamme. Décryptage.
Un parallèle qui inquiète
Zéro victoire, zéro but marqué, zéro envie et zéro fond de jeu, c’est le terrible constat qui s’applique à l’Amiens SC depuis le retour de la trêve internationale. Déjà peu flamboyante mais au moins réaliste sur le premier mois de compétition, avec quatre victoires en cinq matches, la formation entraînée par Omar Daf coule à pic depuis son succès en trompe-l’oeil contre Guingamp (4-1), le 2 septembre dernier.
A l’image d’un château de cartes qui s’effondre lentement et sûrement, Amiens emprunte une trajectoire qui n’est pas sans rappeler celle de la saison dernière. Aussi bien pour l’équipe, qui était leader à cette même période – après un succès à Rodez (1-0), avant de subir quatre défaites consécutives et de tout doucement rentrer dans le rang, que pour son entraîneur – qui avait déjà enchaîné quatre matches sans victoire (dont trois sans marquer) du côté de Dijon.
Cette année, c’est dès le mois de septembre que les Picards ont commencé à dévisser, perdants au passage ce qui faisait leur force sur le début de saison, à savoir un réalisme à couper le souffle et un état d’esprit assez appréciable. Malheureusement, tout ça à volé en éclats contre le Paris FC, où Amiens est apparu cruellement naïf défensivement et sans capacité de réaction une fois confrontée à une quelconque forme de difficulté.
Une rupture nette et définitive ?
Le tout avant de concéder deux matches nuls et vierges contre Valenciennes et Ajaccio, la faute à un cruel manque de poids offensif, et de subir cette nouvelle défaite à Pau, la quatrième de suite dans le Béarn. Le genre de match qui en dit long sur les vertus mentales d’une équipe, qui a finalement été dépassé dans tous les compartiments du jeu par une courageuse formation paloise.
De son côté, Amiens apparaît déjà à bout de souffle physiquement – après avoir tant insisté sur la charge de travail effectuée durant l’été – et littéralement sans idées dans le jeu. Car au-delà de subir l’impact de ses adversaires depuis plusieurs matches, la troupe d’Omar Daf reste surtout sur quatre matches complets sans faire trembler les filets adverses. La faute à un fond de jeu d’une indigence absolue.
Sans âme, sans inspiration et visiblement sans ressort psychologique, le club de Bernard Joannin est de nouveau sur une pente dangereusement glissante. Et sans une capacité à amortir la chute, samedi prochain contre Angers, la crise pourrait bien de nouveau éclater dans les couloirs du stade de la Licorne. Elle couve déjà.
Romain PECHON
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport