A la veille de son baptême du feu à la tête du VAFC, Jorge Maciel a tout fait pour dégager beaucoup de sérénité, ce vendredi à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse. S’il reconnaît que tout n’est pas encore en place, l’entraîneur valenciennois estime que son équipe est prête pour se mesurer la forte adversité de la Ligue 2. Entretien.
Jorge, on vous imagine excité à l’idée de débuter cette aventure à la tête du VAFC…
C’est une nouvelle aventure qui démarre et il faut toujours envisager ça avec de l’enthousiasme. C’est une aventure importante, avec une dimension importante, dans un championnat important. C’est aussi un moment important dans ma carrière. Il faut avoir de l’ambition, du courage mais surtout de l’enthousiasme. Il y a toujours un peu d’excitation. Même si je suis jeune, j’ai déjà vécu beaucoup de choses différentes. Je suis aussi là pour la chaleur humaine, parce qu’il y a des supporters passionnés, ici, à Valenciennes, qui vont vraiment nous aider.
Avez-vous bien dormi ces dernières nuits ?
Très bien (rire). S’il y a bien quelque chose que je n’ai pas de mal à faire, c’est bien dormir. Pour l’instant, ça va. Les matches ne comptaient pas pour des points, c’était tranquille. On démarre la première saison d’un nouveau projet en étant vraiment tranquille. Jusqu’ici, les deux semaines où je n’ai pas bien dormi en lien avec le monde football, ce sont les deux matches avant d’être champion avec le LOSC. C’était pour de bonnes raisons. Je sais aussi qu’il y a des moments moins bons, mais le plus important est que ma femme et mon petit soient fiers de moi quand je rentre à la maison.
Ressentez-vous la même excitation chez vos joueurs ?
Le premier match d’une compétition est toujours un saut dans un inconnu. Je dirais qu’il y a une tension normale avant un match, pas forcément plus d’impatience. Les deux équipes ont des cycles différents mais il y a des ressemblances entre une équipe qui vient de descendre en Ligue 2 et une autre qui a lutté pour y rester. Il y a la volonté commune de tourner la page, de vite repartir dans une nouvelle aventure. De notre côté, il faut surtout garder en tête les derniers matches très corrects dans la fin de saison dernière, dont le match référence de Grenoble qui peut servir de base pour cette saison. On a surtout l’excitation de commencer un nouveau cycle dans un championnat qui s’annonce passionnant, avec des clubs historiques. Demain (ndlr : vendredi), on affronte un champion de France avec Auxerre. Plus tard, on jouera Saint-Etienne et Bordeaux qui représentent à eux deux 18 titres. On va disputer un championnat avec des clubs vraiment historiques.
Qu’avez-vous envie de proposer au niveau du jeu sur ce premier match ?
Ce sera en lien avec ce qu’on déjà proposé sur les quatre matches de préparation. Je pense qu’il nous a manqué un match pour que ce soit parfait. On a été très bien avec le ballon lors de la deuxième mi-temps contre l’UNFP. On a aussi su être fort sans le ballon lors de la première mi-temps contre l’Union Saint-Gilloise. J’ai aimé la constance contre Deinze, surtout en deuxième mi-temps, où la maîtrise était plus grande. Contre Dunkerque, je pense qu’on a fait 60 très bonnes minutes, en lien avec notre idée sur le plan du jeu.
il faut réussir à faire preuve de constance et conserver une dynamique en accord avec le style de jeu qu’on veut développer.
On veut avoir ces mêmes intentions contre Auxerre. On sait qu’il n’y a qu’un seul ballon sur le terrain et on veut l’avoir. Quand on ne l’a pas, il faut aller le chercher, essayer de gêner l’adversaire qui aura aussi pour intention de faire son jeu. C’est toujours un rapport de forces et il faut réussir à faire preuve de constance et conserver une dynamique en accord avec le style de jeu qu’on veut développer.
L’envie sera donc d’être offensif et spectaculaire ?
Oui, on a la responsabilité de l’être. On en a parlé avec les supporters hier (ndlr : jeudi). Notre plus grande responsabilité est de proposer un style de jeu. S’il y a du monde au stade, c’est pour voir du football pas pour faire un barbecue. Et la responsabilité de proposer un spectacle incombe aux joueurs et au staff technique. Il faut que ce spectacle soit à la hauteur des attentes du public. Ce public veut voir une équipe en accord avec les valeurs de travail, de courage tout en développant du jeu.
Estimez-vous votre équipe prête pour ça ?
Tout est relatif à ce moment de la saison. Mais avec nos cinq semaines de travail, je pense qu’ils ont atteint un bon niveau pour démarrer la saison. Je ne pense qu’on aura 90 minutes à un top niveau, ce sera peut-être 60 ou 45. Même la dynamique du match peut tout faire basculer dans un sens voulu ou non. Tous les entraîneurs veulent avoir l’effectif le plus vite possible, c’est certain. Pour moi, on fait un métier où on cherche toujours la perfection sachant qu’elle n’existe jamais. Du coup, on essaie et c’est cette exigence qui fait que les équipes avancent. C’est un jeu de dynamiques et les dynamiques dans le football sont très complexes. C’est pour ça qu’il faut toujours garder son projet de jeu quand ça commence à tanguer à droite ou à gauche, c’est comme ça qu’on retrouve toujours le chemin souhaité.
Le plus important est de faire preuve de constance et, sur ce point, je trouve que l’équipe est bien. Elle a proposé des performances intéressantes sur les derniers matches dans le style de jeu et dans l’intensité. Cela reste des matches amicaux et ce sera aussi une découverte pour moi de voir comment ce groupe va réagir à la tension de la vraie compétition. En tout cas, je suis très positif car on a gardé une base forte de la saison dernière et ce groupe a su répondre présent dans les moments à la vie à la mort. Cela donne quelques indications et des signaux sur la capacité de ce groupe à avoir une performance en compétition.
Propos recueillis par Rémi COUC
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport